Le groupe cycliste français PCR Gravier est de retour de sa dernière aventure dans le bikepacking, cette fois dans le Jura français. Ils ont réalisé ce court métrage sur film 16mm. Vous pouvez regarder Le Mystère de Gravier, avec une introduction de Renaud Skyronka.
Paroles Renaud Skyronka @aknologic
Le PCR Gravier est un groupe de neuf cyclistes français majoritairement parisiens qui se retrouvent aussi souvent qu’ils le peuvent dans l’année pour faire du bikepack. On est plus content s’il y a moins d’asphalte ! Nous avons parcouru les pistes en Espagne, en Italie, en France, en Belgique, en Slovénie et en Belgique au cours des cinq dernières années.
Nous sommes connus pour prendre plus de photos que nous conduisons lors de tous ces voyages. Nous sommes tous photographes, et je suis le plus passionné. La photographie numérique est également une option populaire. La photographie instantanée est utilisée pour partager ces voyages, mais le cinéma a aussi un effet thérapeutique sur le vélo. Les photos numériques peuvent se perdre dans les profondeurs de nos téléphones, mais les images analogiques ont une autre dimension. Ces expériences sont si importantes dans notre quotidien de citadins que nous souhaitons en conserver des traces tangibles.
Cela nous permet de remonter le temps et de revivre nos voyages. Pour partager les images, nous devons rentrer chez nous, scanner le film, puis le monter en laboratoire. Les images prennent une toute autre valeur. Parfois, on oublie d’emporter un film avec soi et on le retrouve des mois plus tard. Nous prenons aussi moins de photos. Nous réfléchissons plus et prenons de meilleures photos. Il s’agit d’une forme minimaliste qui privilégie la qualité à la quantité. Peu importe le poids du vélo. Nous nous efforçons d’améliorer notre équipement et de produire plus à chaque fois que nous y allons. C’est pourquoi j’ai commencé avec un appareil photo de taille moyenne qui pèse 1,5 kg et environ 12 rouleaux de film.
Cette approche minimaliste, bien que lourde, j’ai essayé de l’adapter au film. Le film 8mm a été tourné lors du tournage Turin-Nice 2016. C’était beau, mais finalement décevant. Les vibrations des sentiers hors route ont tout simplement rendu la caméra inutilisable. Je voulais utiliser du 16mm pour notre Grande Traverse du Jura. C’est un format mythique toujours aussi populaire. Il est simple à développer et a une haute résolution (plus de grain). J’ai commencé avec un appareil photo russe 16 mm Krasnogork-3, qui peut être remonté manuellement comme une horloge et trois boîtes de film 30m. Il a capturé 12 minutes d’images. C’est une caméra de type tank. Il est indestructible, sûr et durable. Il était difficile de capturer suffisamment de séquences, il était donc crucial de penser à chaque prise de vue. D’autant plus que les coûts de film et de développement étaient prohibitifs !
Chaque voyage est unique et les attentes peuvent varier. Cependant, le fil conducteur de tous ces voyages peut encore se résumer en une phrase empruntée à Robert Filiou : L’art rend la vie plus intéressante qu’elle n’est de l’art. C’est pareil pour le vélo ! Il est peu probable que l’appareil photo 16 mm soit revu sur les routes de si tôt. La collection d’appareils photo que j’emmène lors de ces voyages va s’orienter vers une nouvelle direction : la photographie grand format.
